La néo-artère, mythe ou réalité ? Etude de 79 prothèses artérielles explantées.

 

RESUME   

 

           

Cette étude représente le 3ème volet d’une recherche sur le devenir éloigné des matériaux de reconstruction et de restauration artérielle présentée à l’Académie de Chirurgie. 79 prothèses explantées ont été étudiées. D’abord par une étude histologique approfondie (8 cas sélectionnés sur 70 réinterventions antérieures à 1980), ensuite avec un protocole plus complet : microscope électronique à balayage, tests de résistance, calorimétrie différentielle programmée, diffraction aux rayons X, analyses biochimiques (71 réinterventions depuis 1980). Nos constatations recoupent les travaux de R. Guidoin : en dehors des défauts structurels de fabrication ou liés à la manipulation chirurgicale, la fatigue mécanique d’une prothèse artérielle en Dacron (PET) est inévitable : entre la 7ème et la 10ème année en moyenne, une prothèse a perdu la moitié de sa résistance mécanique. Le tissu de réhabitation comme celui de la capsule externe, aux performances mécaniques médiocres, ne peuvent assurer la relève de la détérioration prothétique qui est estimée totale à la 25ème année. Les prothèses artérielles tricotées surtout en position aortique évoluent plus rapidement vers la dilatation, les prothèses tissées sont beaucoup plus résistantes, en revanche leur faible compliance par rapport à l’artère réceptrice favorise peut-être la désunion anastomotique tardive. Au niveau de la capsule interne ou pseudo intima, il n’existe jamais d’endothélium, mais un remaniement permanent et d’évolution variable dans le temps, dont les mécanismes sont mal connus (rôle des prostaglandines?). Plus qu’une néo-artère, le chirurgien vasculaire est capable de réaliser un tube artériel, imparfait et fragile à maints égards, et dont l’évolution reste très mal connue.

 

---

 

 


Page d'accueil Retour à Articles scientifiques